dadoo69 a écrit :Pour moi ça ne remet absolument pas en cause l'IG

Ce que je retire de la lecture c'est que l'organisme réagit différemment, notamment à l'IG, selon les antécédents des individus et plusieurs autres facteurs. Ce qui me semble tout à fait logique en soi

Les facteurs évoqués sont les suivants : IMC ; sommeil ; niveau d'activité physique ; pression sanguine ; taux de cholestérol ; flore intestinale. Forcément une personne obèse sédentaire ne va pas avoir une réaction glycémique identique à celui d'un sportif d'endurance
Saruma a écrit :Il faut voir aussi comment est calculé lIG , c'est un rapport entre l'absorption de glucose et un produit donné pour un échantillon de personne , on fait ensuite la moyenne pour déterminer l'ig , donc lIG est une valeur moyenne .
Après avoir lu l'étude et relu l'article, j'en retiens qu'ils ont chacun un angle d'attaque du sujet différent. S'ils ne parlent pas toujours de la même chose, c'est que le journaliste a du avoir des informations que nous ignorons en interviewant les chercheurs.
À propos de l'IG, dans l'étude il est dit *en gros* que c'est assez peu fiable dans le sens où, quand ils ont essayé de prédire les pics de glycémie grâce à l'algorithme qu'ils ont écrit, ils l'ont comparé à une prédiction par l'IG seul et si l'algorithme avait une précision de 70%, l'IG était à 40%.
l'article a écrit :Traits and behaviors such as body mass index, sleep, exercise, blood pressure, cholesterol levels and the kinds of microbes living in people’s intestines are associated with blood glucose responses to food, the researchers conclude.
S'ils concluent que les caractéristiques et les comportements (i.e. activité physique + sommeil) influent sur le résultat, ils ne tiennent pas compte de l'historique. Sans doute parce que dans leur protocole ça amène plus de bruit qu'autre chose, comment pourraient-ils l'utiliser comme paramètre ?
Ce qui est intéressant, c'est que dans le 3ème temps de l'étude, quand l'algorithme a préparé des menus visant réguler la glycémie, ils ont remarqué que la flore intestinale changeait, même sur une semaine. Prendre de bonnes habitudes alimentaires a des "effets secondaires" positifs rapides sur le processus digestif.
l'étude a écrit :We detected changes following the dietary interventions that were significant relative to a null hypothesis of no change derived from the first week, in which there was no intervention, across all participants (Figures 6A and 6B ). While many of these significant changes were person-specific, several taxa changed consistently in most participants (p < 0.05, FDR corrected, Figure 6C and S7). Moreover, in most cases in which the consistently changing taxa had reported associations in the literature, the direction of change in RA following the “good” diet was in agreement with reported beneficial associations. For example, Bifidobacterium adolescentis, for which low levels were reported to be associated with greater weight loss (Santacruz et al., 2009), generally decrease in RA following the “good” diet and increase following the “bad” diet (Figure 6C,D). Similarly, TIIDM has been associated with low levels of Roseburia inulinivorans (Qin et al., 2012; Figure 6E), Eubacterium eligens (Karlsson et al., 2013), and Bacteroides vulgatus (Ridaura et al., 2013), and all these bacteria increase following the “good” diet and decrease following the “bad” diet (Figure 6C). The Bacteroidetes phylum, for which low levels associate with obesity and high fasting glucose (Turnbaugh et al., 2009), increases following the “good” diet and decreases following the “bad” diet (Figure 6C). Low levels of Anaerostipes associate with improved glucose tolerance and reduced plasma triglyceride levels in mice (Everard et al., 2011) and indeed these bacteria decrease following the “good” diet and increase following the “bad” diet (Figure 6C). Finally, low levels of Alistipes putredinis associate with obesity (Ridaura et al., 2013) and this bacteria increased following the “good” diet (Figure 6C).
Par contre, je n'ai lu nulle part cette question de cookie/banane, ni celle de la tomate qu'on retrouve plus loin dans l'article.
l'article a écrit :It turned out that foods on the “good” diet for one person were sometimes on another participant’s “bad” list, Segal says. For instance, one woman’s blood sugar spiked when she ate tomatoes. But tomatoes were on other people’s healthy list.
“What our data suggest is that relying on population averages is not only inaccurate, but may even be dangerous in some cases,” Elinav says.
C'est dommage que ce ne soit pas abordé dans l'étude, c'eut été intéressant... J'imagine que c'était anecdotique et pas suffisamment pertinent pour en tirer une conclusion sérieuse.
C'est la différence entre l'article et l'étude (comme toujours il me semble), l'étude est plus mesurée que l'article. D'un côté les résultats doivent être critiquables, vérifiables et reproductibles, de l'autre la loi du marché oblige à attirer le chaland...
l'étude a écrit :Employing similar individualized prediction of nutritional effects on disease development and progression may also be valuable in rationally designing nutritional interventions in a variety of inflammatory, metabolic, and neoplastic multi-factorial disorders. More broadly, accurate personalized predictions of nutritional effects in these scenarios may be of great practical value, as they will integrate nutritional modifications more extensively into the clinical decision-making scheme.
L'étude conclue sur le fait que l'outil que les chercheurs ont développé gagnerait à être développé et affiné plus longues.
S'ils ont démontré que l'IG seul est imprécis (tout le monde a l'air ok là-dessus), leur algorithme permet des prédictions assez pointues parce qu'elles prennent en compte le corps qui digère autant que l'aliment digéré, ce que des nutritionnistes peuvent faire aussi (c'est dans le protocole de l'étude).
L'intérêt, selon eux, de leur algorithme est qu'il permet de toucher un plus grand nombre de personnes et donc au lieu de se contenter de conseils généraux (
5 fruits et légumes par jour t'as vu) on pourrait avoir *facilement* des conseils personnalisés. Reste à voir si l'enthousiasme d'un chercheur qui imagine son travail sauver le monde ne va pas se transformer en déception à cause d'une multinationale qui achèterait les données pour sortir un logiciel réservé aux médecins et le vendre une tonne...
Vivent les logiciels libres!