Savoir que dire quelque chose sur quelque chose, chez moi, ça ne veut pas dire apprendre aux autres La Vérité, mais lancer ce que j’ai cru apprendre et peut-être avoir des réactions, même négatives.
Déjà, je ne sais toujours pas à ce stade si le « front » est meilleur que le « back ». Ça ça reste une question ouverte.
On peut se demander en particulier si le fait d’être plus « droit » améliore la situation au niveau vertébral ou si au contraire ça ne pourrait pas l’empirer. Logiquement on peut imaginer que les forces de cisaillement sont moindres, mais d’un autre côté peut-être que la moindre activation des lombaires augmente la pression sur la colonne... Question ouverte, donc.
Reste que ce mouvement a quelques avantages :
1. Il peut faire office de mouvement de base et être un mouvement généraliste pour le bas du corps. Ceci dépend peut-être de l’anatomie du pratiquant, néanmoins. Quand on est comme moi plutôt longiligne, avec un bras de levier pas forcément favorable (que j’ai pu néanmoins compenser au squat par des lombaires assez forts), il semble bien que le « Front » bosse tout : quadriceps, bien sûr, mais aussi fessiers et sans doute ischios. On ne peut pas dire de ce mouvement que ce n’est pas un mouvement de base et qu’il se réduirait au travail des quadriceps. Avec un « bémol » dont je reparlerai plus tard et qui n’est un bémol que selon les visées qu’on a. Ce que je dis est sans doute moins vrai pour ceux qui ont la morphologie pour le back squat.
2. Pour ce que je peux voir sur moi, je sors souvent d’une séance de Front presque sans sensation de compression. Donc, j’aurais tendance à croire que ce mouvement est relativement peu agressif.
Par contre, il me semble, après avoir testé pas mal de positions et avoir visionné pas mal de vidéos qu’il y a une chose qu’il faut bien réaliser quand on décide de baser son entraînement des cuisses sur du front : il bien intégrer qu’il va falloir renoncer à montrer sa force.
On a tous vu de très grosses perfs au front, mais en général le mouvement prend des formes particulières.
Le squat, on peut le faire en low ou en high. OK ! Ça fait donc des barres très différentes. On a des exemples ici de gens qui pratiquent les deux et notent bien cette différence.
Un squat, on peut le bosser très lourd parce qu’interviennent sans doute les deux muscles les plus forts du corps humain : les fessiers et les lombaires.
Sur un squat, tout particulièrement sur un low bar (mais pas seulement) on joue souvent à un moment sur les lombaires pour nous aider à faire levier. À tel point que je dirais presque que ça me semble recommandé. En effet s’il fallait se redresser sans redresser à un moment le dos il faudrait rester penché en avant (valable d’autant plus avec les gens qui, comme moi, tendent à pousser avec la chaîne postérieure).
Ça ne me semble pas malsain donc, et même me semble plutôt bon (sans aller sans doute sur des formes qui tournent presque au good morning lourd).
Pour le front squat, personnellement je sens bien qu’on peut utiliser les lombaires aussi, et souvent on le fait. D’autant plus au début quand on tend à se laisser un peu entraîner en avant au lieu de s’asseoir le plus droit possible et remonter à la force des cuisses et des fessiers.
Par contre, quand je vois les vidéos et que je vois ce que donne le fait de vouloir à tout prix soulever le plus lourd possible au front, je me dis qu’il faut vraiment admettre une bonne fois pour toutes que les barres de front vont être largement écroulées par rapport au back, si on veut vraiment le faire le plus strictement possible, et que c’est un impératif.
Autant un petit levier aux lombaires au squat me semble peu dangereux, autant au front, ça fait vraiment flipper ce qu’on voit faire au dos.
Et à ce compte, il vaut sans doute bien mieux faire du back squat purement et simplement.
J’en suis à évaluer cette dégringolade des charges à un 2/3 des charges prises au back pour le front. Peut-être encore moins si on part d’un squat low bar et très technique. Faire 80 % du back au front, ça relève d’une prise de risque exagérée et ça tourne à un back squat avec un très mauvais bras de levier.
Bref ! Il en va du front face au squat comme il en irait du rowing face au SDT : si on le prend comme pivot de l’entraînement pour les cuisses il va falloir admettre que les poids vont baisser et que ça ne sera pas forcément transférable sur une grosse barre au squat.
Mais au rowing, on peut encore prendre lourd. Au front il va falloir se faire une raison : on n’épatera pas la galerie avec ses barres.
Et ça n’est pas pour ça que le mouvement n’est pas efficace, puisque bien exécuté il aboutit à « désactiver » (c’est-à-dire ici rendre inopérant pour le mouvement, même s’ils travaillent statiquement) l’aide formidable que donne les lombaires au squat.
Du coup, je continue à penser que c’est un bon mouvement pour faire des cuisses, mais que jamais on ne fera de « démonstration de force » grâce à ce mouvement parce que pour y arriver il faut aboutir à une forme du mouvement trop dangereuse.
La simple mise hors circuit des lombaires suffit à mon sens à expliquer des grosses différences de charges entre les deux mouvements.
Si je me fais ces réflexions, c’est un peu aussi pour me redonner du courage dans un moment où je passe de la presse (lourde) au Front (léger) et pour m’exhorter moi-même à continuer ce mouvement même si mon ego le prend moyennement bien, vous l’avez deviné.
P... c'est long.
