Je prépare un peu ce coup depuis quelques temps. J'ai failli incorporer ce post dans mon précédent "gluten, caséine... c'est bon mangez-en", mais tant qu'à faire je refais un post.
Comme je l'ai déjà dit j'ai quelques heures de vol pour ce qui est des protéines en poudre. J'ai connu les protéines de soja vendu en petite boîte jaune dans les magasins de nutrition, les caséines au goût de plâtre, et un peu mieux les fameuses "protéines 80" dont je voudrais vous entretenir aujourd'hui plus particulièrement.
Alors, les poudres décrites plus haut j'en ai pris quelques-unes, y compris certaines tellement blindées de lactose qu'elles étaient inavalables par certains (ceux qui ne le supportaient pas). Or, à part les intolérants directs au lactose, qui étaient au courant tout de suite et qui en général ne buvait jamais de lait de toute manière chez eux, je n'ai pas vraiment de souvenir d'épidémies d'intolérance au lactose comme je le vois aujourd'hui.
J'ai moi-même eu ce problème, tardivement et, étrangement alors que j'ai voulu améliorer la qualité de ce que j'avalais et par peur du cyclamate et autres trucs, c'est vrai, peu ragoûtants qu'elles contenaient.
Seulement voilà, les protéines "pures", "issues du lait" "à froid" etc, m'ont amené, outre moult emmerdements (au sens pas propre du terme) des douleurs qui ont fini par me faire croire que j'étais malade. Certains comiques se sont bien évidemment empressé de me dire que je devrais, effectivement, être malade, parce que je consommais du gluten ou autre faribole dignes du folklore du pays des lutins.
J'ai failli marcher.
Or, fort de mes diverses (et parfois douloureuses) expériences, et en étant même devenu un temps intolérant aux produits laitiers (que j'avais toujours consommé en quantité impressionnantes) j'en suis arrivé à tirer mes propres conclusions.
La whey, devenue synonyme de "protéines en poudre" dans les journaux et sur le Net n'est pas une protéine saine. Pour revenir aux théories du complot moi aussi, je rappellerai qu'à la base on la refilait aux cochons (pauvres bêtes) et qu'heureusement pour les fameux "industriels" qui, s'ils ne sont pas peut-être le diable, cherchent néanmoins, poussés au derrière par la bourse à faire de plus en plus de profits (le "de plus en plus" étant néanmoins un peu diabolique dans ses effets) on a trouvé un autre filon : la refiler aux culturistes qui devenaient nombreux depuis qu'on a rebaptisé leur activité "musculation" et que c'est devenu "in" de faire des abdominaux.
Après ça on a dû se dire qu'on avait trouvé un nouveau filon et on a vendu du produit spécifiquement fait pour les culturistes (et non plus pour le duo culturistes-cochons) : d'où ces fameuses whey "non fromagères" qui sont censées être le top du top.
Sans doute : si on les supporte. Or, non seulement dans mon cas il est très net que non, mais il me semble que je suis de moins en moins seul. Regardez du côté des youtubeurs qui se déclarent les uns après les autres "intolérants au lactose" et vont se taper de tout et de n'importe quoi (jusqu'à de la protéine de chanvre) pour surmonter ce handicap.
En ce qui me concerne je suis passé par une baisse des protéines, puis une cuisson des protéines, par une utilisation de plus en plus de caséine au lieu de cette fameuse whey, ou, aussi de substituts divers et variés (soja, riz, pois, chanvre aussi). J'ai aussi pris régulièrement de la glutamine, des probiotiques etc.
Je vous fait la synthèse : la cuisson n'a pas trop mal marché, ainsi que la tendance à aller vers les protéines lentes. Aujourd'hui je peux boire de nouveau du lait alors que je ne pouvais même plus toucher à un malheureux yaourt.
Il y a plusieurs explications possibles : un allergène dans ces protéines "ultra pures" auquel je n'avais jamais été exposé avant ou une molécule qui se transformerait en opiacé déréglant les intestins dans la protéine de lait non cuite. Reste que les protéines "modernes" et high tech ne passent pas.
Les wheys non fromagères me détruisent les intestins en deux jours à tout casser.
La caséine micellaire m'envoie faire des stages prolongés aux toilettes. C'est moins douloureux au début, mais à la fin... bon, bref !

Aujourd'hui j'en suis à deux choses :
- consommation de caséine cuite le matin dans un mélange lait/flocons d'avoine/caséine/œuf
- utilisation de protéine "à l'ancienne" dans la journée, sans excès.
Quelles sont les protéines "à l'ancienne" : les fameuses "protéines 80" qu'on trouve encore (avec difficulté) qui sont la plupart du temps des mélanges de caseinate de calcium (l'horrible caséinate de calcium qui est censée vous faire mourir dans d'atroces souffrances), de protéine entière de lait (une des plus supportables aussi, mais à mon avis pas à trop haute dose) et un petit peu de concentrat de lactosérum, avec en prime un peu de protéine d'œuf dans les proportions effarantes de 1 à 3% selon les marques.
Je rappelle que si vous vous détruisez les intestins vous pouvez effectivement devenir intolérants au lactose, mais que c'est un effet secondaire, pas l'origine du problème.
Alors après on peut toujours accuser le gluten, la caséine ou Gargamel, mais n'oubliez pas que la règle est simple : si un truc vous rend malade ne le prenez pas. On peut vous raconter que ça vient d'autre chose, appliquez le principe dit du "rasoir d'Ockham" : la solution la plus simple et la plus économique logiquement est souvent la bonne.
Oui, déformer les protéines ce n'est peut-être pas toujours une bonne idée et il vaut mieux éviter d'aller jusqu'au déraisonnable, mais la cuisson déforme les protéines et parfois cette déformation se fait pour notre bien aussi. L'histoire de la cuisson du lait est un vieux truc, et toute déformation n'est pas le mal incarné, du moins pour nos intestins, parce que les déformations réellement gênantes peuvent aussi avoir lieu dans nos intestins, et à partir de molécules "naturelles", "pures" ou "crues".
Mangeons mieux, certes. Mangeons bio de préférence, clairement (et ça je le conseille à tout le monde, dans la mesure du possible, quand on voit tout ce dont on tartine les récoltes, et pas seulement ce qui se trouve dans nos chères "proté"). Mais parfois il faut savoir choisir aussi entre un mal possible et lointain et un mal certain et immédiat (qui donnera sans doute en prime un mal très probable et pas si lointain si on insiste grossièrement).
La théorie, c'est bien mais la pratique, ça a du bon, et le bon sens aussi.
Donc, vive les soit-disant "protéines de m..." qui apparemment n'ont pas tué grand-monde jusqu'ici (et elles, au moins, on a du recul)