Les termes importants dans le sport

Le travail énergétique est source de confusion. De très bons ouvrages abordent longuement les notions de travail lactique, de vitesse, de travail d'endurance et leur périodisation respective.
Etant donné qu'il est déjà difficile d'être exhaustif dans les meilleurs livres, vous comprendrez que cet article n'a pas la prétention de répondre à toutes vos questions. Cependant il sera ici exposé de manière simple et claire ce que sont PMA (Puissance Maximale Aérobie), capacité lactique, puissance lactique et puissance alactique (vitesse) et ce qui différencie ces notions.

Mais tout d'abord, définissons la VMA, notion indispensable pour comprendre les notions qui suivront. La VMA pour Vitesse Maximale Aérobie correspond à la vitesse à partir de laquelle vous serez à VO2max (votre consommation maximale d'oxygène qui se mesure en mL/min/kg de poids de corps).
Autrement dit, si vous avez une VMA de 17 km/h, à partir de 17 km/h vous aurez atteint votre VO2 max (qui sera d'environ 60 mL/min/kg), et votre consommation d'oxygène n'augmentera plus (dans l'hypothèse que vous ayez atteint ces 17 km/h progressivement, la notion de déviation de la fréquence cardiaque ne sera pas abordée ici). La VMA peut être tenue entre 6 et 10 minutes selon les personnes et leur niveau d'entrainement.

PMA : puissance maximale aérobie

Un travail de PMA se fait lors d'un effort compris entre 85% et 110% de VMA.
On peut choisir de la travailler en effort continu, ou il s'agira de rester le plus longtemps possible à une intensité donnée. Cependant il est difficile de rester plus de trente minutes à 85% de VMA, excepté pour certains athlètes (les champions de marathon le courent à plus de 80% de VMA en moyenne).
C'est là que les efforts intermittents ou « fractionnés » deviennent intéressants. Ils se pratiquent sur des temps de courses allant de 15 secondes à 6 minutes entrecoupés de récupération active. Ils permettent donc de passer plus de temps à des intensités élevées et d'améliorer le maintien de puissance lors de répétitions d'efforts à intensité élevée que l'on retrouve dans les sports collectifs.

  • Exemple de séance de travail intermittent long : (5 x 1'45'' à 85% de VMA) x 3 avec une récupération active de 1 minute entre les répétitions, et de 3 minutes entre les séries.
  • Exemple de travail d'intermittent court : (30'' à 100% VMA/30'' récup active x 10) x 2 avec 4' de récupération active entre les séries.

Suivant le pourcentage de VO2max à laquelle on travaille, on obtiendra des adaptations périphériques et centrales différentes (amélioration du processus enzymatique oxydatif et glycolytique, capillarisation, développement des fibres FT, augmentation du volume d'éjection systolique…). Ces effets peuvent également être retrouvés en situation de jeu pour les sports collectifs (exemple : 3 contre 3 ou 4 contre 4 en football), mais étant dans sa zone de confort (le jeu) le sportif n'est pas dans une situation de résistance mentale et de dépassement de lui-même – indispensable sa réussite – que peut lui apporter le travail intermittent « classique ».

Ici n'ont pas été abordés les substrats énergétiques, mais pour comprendre pourquoi les fractionnés sont efficaces à la perte de masse grasse, je vous invite à la lecture de mon article « faut-il courir 40 minutes pour maigrir ? ».

Capacité lactique

Il s'agit d'efforts allant de 30 secondes à 2 minutes. A la différence de l'intermitent training, les séances lactiques se composent d'efforts courus à vitesse presque maximale entrecoupés de peu de repos, peu actif.
Exemple de séance de capacité lactique : 8 x 400 mètres à vitesse presque maximale (-2 à 3 km/h); 2 minutes de récupération passive ou peu active entre les séries.
La récupération, bien que toujours supérieure au temps d'action, doit être passive ou très légèrement active (assis, marche ou très léger trottinage) et pas trop longue pour éviter la trop grande élimination des ions H+ (et non des lactates) responsables de l'acidose. Le but d'un travail en capacité lactique étant de s'habituer à cette acidose musculaire.

Puissance lactique

Ce sont ici des efforts compris entre 30 et 50 secondes. La vitesse est ici maximum, on peut parler de sprints longs.
Exemple de séance de puissance lactique : 8 x 45'' à vitesse max. Récupération de 6 minutes passive, puis active dès que possible (trottinage).
Ici on cherche en revanche à drainer les ions H+ avec une récupération active. La recherche de qualité aspire à répéter cette vitesse maximale.

Puissance anaérobie

Cela concerne les efforts explosifs, courts. C'est donc tout simplement un travail de vitesse, donc de sprint, de force explosive ou de pliométrie.
Exemple de séance de sprint : (4 x 100 mètres à vitesse maximale) x 2 ; récupération de 5 minutes entre les répétitions et de 10' entre les séries.
Attention, j'en profite ici pour préciser qu'un travail de vitesse « pur » en ligne droite n'est pas très utile aux sports collectifs ou les changements de direction sont fréquents. On préfèrera des séances de vitesse accompagnées de changements de direction, de demi-tours, de prises de décisions… Ceci vaut également pour le travail de PMA détaillé ci-dessus, où les séances incluant des changements de directions auraient un impact plus important sur la fréquence cardiaque, la concentration en lactate et la perception de l'effort.

Aussi, bien que le volume peut petit à petit augmenter, il est nécessaire de garder en tête qu'un travail de qualité est recherché lors de séance de vitesse, au risque d'entraîner d'autre paramètre (endurance de vitesse).
En ce qui concerne les métabolismes énergétiques, il convient de nuancer en précisant qu'aucune filière ne fonctionne seule. Il y a juste, en fonction de la durée et de l'intensité de l'effort, des dominances. On préférera plutôt donc parler de métabolismes énergétiques que de filières.

A noter aussi que ces trois métabolismes démarrent en même temps, leur dominance vient d'une lenteur du métabolisme aérobie qui « traine » à fournir de l'énergie sous forme d'ATP, le temps de passage du pyruvate dans la mitochondrie étant plus long que la glycolyse.

Références
1. La Préparation Physique Moderne d'Aurélien Broussal et Olivier Bolliet
2. Manuel d'entraînement de Jürgen Weineck
3. Le puzzle de la performance de Michel Dufour
4. Heart Rate Responses During Small-Sided Games and Short Intermittent Running Training in Elite Soccer Players: A Comparative Study. Dellal, Alexandre; Chamari, Karim; Pintus, Antonio; Girard, Olivier; Cotte, Thierry; Keller, Dominique.
5. Training Effects on Endurance Capacity in Maximal Intermittent Exercise: Comparison Between Continuous and Interval Training. Tanisho, Kei; Hirakawa, Kazufumi.
6. Repeated Sprint Training Improves Intermittent Peak Running Speed in Team-Sport Athletes. Hunter, Jayden R; O'Brien, Brendan J; Mooney, Mitchell G; Berry, Jason; Young, Warren B; Down, Neville.
7. Physiologic Effects of Directional Changes in Intermittent Exercise in Soccer Players. Dellal, Alexandre; Keller, Dominique; Carling, Christopher; Chaouachi, Anis; Wong, Del P; Chamari, Karim.

A propos de l'Auteur

Raphaël Puech, coach sportif dans divers disciplines (Golf, Foot US, Crossfit et sports de contact), diététicien, en Île de France.

© 2004-2025 Musculaction.com | Contact | Compléments alimentaires Greenwhey